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Le 22/05/200910:51:23
Il �tait une fois @ par redac
Labour, foire et fumier

Lorsqu�il vit surgir du brouillard un cheval mont� par G�dubl�, Philibert faillit s��touffer :

- � Tu viens savourer le spectacle, vieux grigou ? D�gage de ma ferme ou je te d�molis ! L�heure n�est plus � la rigolade. �

Les poings serr�s, il �tait pr�t � l�attaque quand P�tunia intervint :

- � Attends Phil, il n�est pas seul. Regarde, Dolly est avec lui. �

- � Bien s�r � r�torqua-t-il d�une voix sombre � le clan G�dubl� resserre ses liens. J�aurai d� suivre mon instinct et ne jamais permettre � cette fille de s�installer chez nous. Elle n�a apport� que malheur et d�solation. �

Gontran sauta de sa monture et lan�a � Philibert :

- � Ecoute, je comprends ta col�re et ta peur. Je vais ramener mon fils � la raison, ok ?  Alors, laisse-moi passer.�

P�tunia, tendue comme un arc, lui murmura :

- � Je t�en prie Gontran, persuade-le de me rendre mes petits� �

Gontran hocha la t�te puis s�en alla cogner fortement contre la porte de la grange et dit d�une voix tonitruante :

- � G�d�on, c�est moi ton P�re, ouvre cette porte ! �

- � P�re, mais que faites-vous ici ? �

- � Laisse-moi rentrer ! �

Un long silence suivit. G�d�on r�fl�chissait � toute allure. La venue de son p�re ne lui plaisait qu�� moiti� A contrecoeur,  maintenant toujours serr�e Praline contre lui, il ordonna � Phoebus :

- � Va lui ouvrir et referme aussit�t derri�re lui. Attention, ne tente rien d�irr�fl�chi. N�oublie pas ta s�ur� �

Phoebus s�ex�cuta sans protester. Bien s�r, l�occasion de s��chapper �tait tr�s tentante et ne se renouvellerait peut-�tre pas de sit�t mais il lui �tait impossible d�abandonner sa petite s�ur ch�rie. D�s que Gontran fut rentr�, il barricada � nouveau la grange. Il faisait tr�s sombre et le p�re G�dubl� eut du mal � se rep�rer.

- � Hol�, G�d�on, o� es-tu ? �

- � Par ici, P�re. C�est gentil � vous de m�apporter votre renfort. Le Mortimer est d�cid�ment une vraie poule mouill�e et il boude quelque part au milieu des bottes. Mais � nous deux, on va pouvoir ma�triser le bell�tre. �

- � Tu peux m�expliquer tout ce cirque ? � demanda Gontran d�une voix irrit�e.

- � Vous allez �tre fier de moi, P�re ! J�ai retrouv� Gwendoline dans les bras de ce pouilleux et j�ai d�cid� de donner une bonne le�on � toute cette famille. Le blondinet a le cr�ne explos�, la sorci�re rousse a perdu sa tresse et j�ai l� une cinquantaine de bombes pr�tes � pulv�riser toute la ferme et ses habitants. Vous aurez bient�t de nouvelles terres� H�h�h�, joli coup, hein ? �

Gontran explosa :

- � Pauvre cr�tin ! Mais tu ne connais donc aucune limite ? Et puis l�che cette gamine ! Tu n�as pas l�intention de la saigner comme un poulet, j�esp�re ? Il n�y a pas d�assassin chez les G�dubl� et �a ne va pas commencer aujourd�hui. Je vais t�emp�cher de nuire � ma r�putation. Apr�s une histoire pareille, je vais avoir toutes les peines du monde � maintenir mon autorit� dans le village et tu sais tr�s bien que je veux devenir Maire. �

G�d�on bl�mit de col�re et d�humiliation devant ce sermon� Il r�torqua alors :

- � Ah je suis un cr�tin ! Mais vous, vous n��tes qu�un vieux g�teux ! Il est grand temps pour vous de partir � l�asile et de me laisser votre place � la ferme. �

- � Esp�ce de fumier ! Je t�interdis de me parler comme �a. Ta m�re t�a pourri trop longtemps et voil� le r�sultat : un voyou, fain�ant, ivrogne et ingrat. Je vais te filer la correction que tu aurais d� recevoir depuis longtemps. Et tu vas voir que le vieux g�teux a encore des ressources en r�serve ! �

 

Dans le prochain �pisode : Jean entre dans l�action�



Le 08/05/200909:53:47
Il �tait une fois @ par redac
Labour, foire et fumier

Pendant que se d�roulaient ces graves �v�nements, Gwendoline courut � perdre haleine vers la ferme de ses parents. Elle fit irruption brutalement dans la grande cuisine. Son p�re qui fumait sa pipe en silence pr�s de la chemin�e sursauta en la voyant. Sa m�re leva le nez de ses livres de compte d�un air r�probateur. Elle s�appr�tait � faire une sc�ne mais elle resta m�dus�e quand la jeune fille lui fit signe de se taire :

- � Gardez vos reproches pour une autre fois, M�re ! �

Puis elle s�approcha de Gontran et le saisit par la manche d�un air d�cid� :

- � P�re, suivez-moi sans discuter, l�heure est grave, je vous expliquerai en chemin� �

Celui-ci se rebiffa et r�torqua d�un ton peu aimable :

- � Alors tu disparais pendant des semaines sans aucune explication, tu surgis comme une folle sans pr�venir et tu voudrais que je te suive je ne sais o� pour faire je ne sais quoi !!! Tu divagues ma pauvre fille �

- � P�re, pour une fois dans votre vie, �coutez-moi et faites-moi confiance. G�d�on est devenu compl�tement fou. Vous �tes le seul � pouvoir le calmer� Je vous en supplie P�re, venez si vous avez un peu d�affection pour moi. �

A ces mots, Gontran sentit sa gorge se serrer mais alors qu�il esquissait timidement un geste vers sa fille, il fut interrompu par le hurlement strident de Gertrude qui s��tait pr�cipit�e sur Gwendoline et la secouait violemment en hoquetant :

- � Mon G�g� d�amour, mon fils bien-aim�, que lui arrive-t-il ? Dans quel danger l�as-tu entra�n�, mauvaise fille ? �

Dolly n��tait plus la jeune fille docile d�autrefois et se rebiffa :

- � Votre si gentil fils ador� et exemplaire a pris en otage les enfants Pochetrouhais et menace de tout faire sauter avec des bombes ! Vous perdez un temps pr�cieux � discutailler au lieu d�agir ! �

Piqu� au vif par ces mots, Gontran r�agit :

- � Gwendoline, tu montes avec moi sur le cheval, nous irons plus vite et toi Gertrude, rejoins-nous � pied �

Sa femme, furieuse d��tre rel�gu�e au second plan, le fusilla du regard mais il lui rendit un regard encore plus dur et elle finit par baisser la t�te et partit en courant dans la nuit.

En un clin d��il, le cheval fut sell�. C��tait un robuste percheron. Il ne servait pas pour les travaux des champs mais Gontran aimait traverser son domaine sur son dos. Cela lui procurait une sensation de puissance, mais aussi de bien-�tre et d�apaisement. Toute sa tension s��vacuait dans ces moments-l� et il se laissait aller � des r�veries connues de lui seul�

Il installa sa fille devant lui et partit au trot vers la ferme de son vieux rival. D�un ton ferme, il lui demanda :

- � Maintenant, je veux tout savoir et ne me cache rien. �

Alors Gwendoline raconta tout : son refus d��pouser Mortimer, sa fuite �perdue, la noyade dont l�avait sauv� Praline, l�hospitalit� offerte par sa famille et enfin son amour pour Phoebus.

Elle se pr�para � affronter une terrible col�re. Au lieu de cela, il n�y eut qu�un long, tr�s long silence. Puis d�une voix blanche, son p�re lui demanda :

- � Mais que vient faire ton fr�re dans cette histoire ? �

- � Oh P�re, cela fait des ann�es qu�il hait Phoebus ! Je pense qu�il a d� m�apercevoir avec lui, d�o� cet acc�s de folie meurtri�re� �

- � Bon, je vais essayer de le calmer mais apr�s, nous devrons avoir une discussion tr�s s�rieuse nous deux. C�est compris, petite ? �

- � Oui, P�re, c�est promis. Ah nous voil� enfin arriv�s ! Pourvu qu�il ne soit pas trop tard� �

 

Dans le prochain �pisode : G�d�on est incontr�lable�

 



Le 24/04/200909:28:18
Il �tait une fois @ par redac
Labour, foire et fumier

Philibert et son neveu, suivis par sa femme et Gwendoline, essayaient en vain d�ouvrir la porte de la grange. La voix haineuse de G�d�on se fit entendre :

- � Vous pouvez toujours pousser ! J�ai coinc� la porte avec une grosse poutre. �

Fou de rage, Philibert explosa :

- � Salet� de vermine ! Ouvre-moi imm�diatement ! Je vais te briser les os ! �

- � Je vous pr�viens : la grange est truff�e de bombes ! Si vous tentez quoi que ce soit, je fais tout exploser et vos mignons enfants avec ! Pfft ! Pulv�ris�s le bell�tre et la sorci�re ! �

Jean saisit le bras de son oncle et lui dit :

- � Il ne plaisante pas, j�en suis s�r. Ce type est compl�tement dingue ! Reculons un peu et r�fl�chissons � ce qu�il convient de faire� �

P�tunia se tordait les doigts et g�missait doucement :

- � Mes petits, mes tout petits ! �

Gwendoline, devant ce d�sarroi poignant, se pencha vers elle et lui dit :

- � C�est moi la cause de tout cela ! Je m�absente pour un petit moment. Je vais chercher de l�aide� � Et elle s�enfon�a dans la campagne napp�e d�une �paisse brume.

A l�int�rieur de la grange, pendant que G�d�on et Mortimer barricadaient la porte, Praline, � force de se tortiller dans tous les sens, �tait parvenue � rejoindre son fr�re toujours inanim�.

- � Phoebus, je t�en supplie, r�veille-toi ! Parle moi s�il te pla�t ! Allez Phoebus, fais un effort ! � Celui-ci �mit un vague grognement mais cela suffit pour rassurer sa s�ur. Apr�s tout, dans la famille, ils avaient tous la t�te dure !! �

Dans l�autre coin de la grange, Mortimer protestait violemment :

- � T�es pas un peu maboul des fois ! Je n�ai pas du tout envie de sauter moi ! �

Ces r�criminations furent vite interrompues par G�d�on qui le plaqua brusquement contre le mur en lui serrant le cou.

- � T�avise pas de me traiter de cingl� une seconde fois ! Sinon� ce sera la derni�re ! �

Mortimer comprit que ces menaces �taient vraiment s�rieuses et il n�avait maintenant qu�une seule envie : quitter cet endroit maudit ! G�d�on �tait devenu trop dangereux � son go�t. Et puis, sa fianc�e �tait dehors !

Le fils G�dubl� tournait en rond comme une b�te enrag�e. Il fallait qu�il se d�foule sur quelqu�un� Quand il aper�ut Praline pench�e sur son fr�re, il eut un sourire mauvais et une lueur inqui�tante alluma son regard. En deux enjamb�es, il fut sur elle, il la saisit par sa longue natte et la tra�na � l��cart derri�re les bottes de paille. Il la b�illonna avec son mouchoir. Il sortit de sa poche un long couteau et, dans un �clat de rire d�mentiel, trancha net sa belle tresse rousse. Praline, terroris�e, gigotait de toutes ses forces pour se d�gager. Il appuya sa lame sur la gorge palpitante de la jeune fille et une goutte de sang perla.

- � Tu restes l� bien sagement ou je ne me contenterai pas de tes cheveux ! Et puisque ton maudit fr�re a d�shonor� ma famille en s�duisant ma s�ur, je pourrai bien te faire subir le m�me sort. Hum, qu�en penses-tu ? Tu n�as pas envie de t�amuser un peu avec moi ? �

Praline, submerg�e de d�go�t, se sentait d�faillir. Soudain un bruit sourd se fit entendre, suivi par un cri aigu de douleur. G�d�on sursauta quand il vit la haute silhouette de Phoebus se dresser devant lui. Son visage couvert de sang faisait peur � voir.

- � H� l�affreux ! J�ai mis hors service ton copain l��pouvantail. Maintenant, c�est ton tour. �

- � Ne t�approche pas de moi Pochetrouhais ! Si tu fais un pas de plus, tu peux dire adieu � ta petite s�ur. J�ai une belle lame appuy�e contre sa gorge et tr�s bien aiguis�e. Tiens, en voil� la preuve ! � dit G�d�on en jetant la tresse de cheveux � la figure de son ennemi.

Quand Phoebus r�alisa ce qu�il tenait entre ses mains, il suffoqua de douleur. La belle chevelure de sa soeurette �tait massacr�e.

- � Monstre ! Tu as os� ! Esp�ce de pauvre fou ! Je ne te laisserai pas sortir vivant de cet endroit ! Tu m�entends G�d�on ? Tu es foutu ! �

- � Je suis peut-�tre foutu mais ta s�ur et toi aussi. Je vais faire exploser les bombes que j�ai apport�es�

- � Imb�cile ! Tu sauteras aussi avec nous et ton complice aussi ! �

- � Rien � faire ! Je pr�f�re y rester aussi� �

 

Dans le prochain �pisode : Dolly affronte ses parents�

 



Le 10/04/200909:09:42
Il �tait une fois @ par redac
Labour, foire et fumier

Praline prenait son r�le de veilleur de nuit tr�s au s�rieux. Elle s��clipsait chaque soir apr�s le repas pour v�rifier si la grange �tait vide de tout pi�ge et elle attendait toujours que le rendez-vous des amoureux soit fini pour aller elle-m�me se coucher. Elle ne savait pas quand G�d�on et Mortimer passeraient � l�action. En pr�sence de sa famille, elle essayait bravement de faire bonne figure et d�afficher un air heureux alors qu�elle �tait angoiss�e du matin au soir.

Le mois d�octobre vivait ses derniers jours et l�automne commen�ait � se faire plus insistant. Les feuilles des arbres prenaient des couleurs flamboyantes et le brouillard qui tombait le soir avait bien du mal � se dissiper le matin. Une fois de plus, la jeune fille quitta la maison et se dirigea vers la grange. Elle redoutait tant de trouver les fameuses bombes� Au moment m�me o� elle posa sa main sur la poign�e de la porte, elle se sentit happ�e et pouss�e violemment dans le b�timent. Elle voulut crier mais elle se retrouva rapidement b�illonn�e par une main r�che. Une voix d�sagr�able qui la fit frissonner d�horreur chuchota :

- � Ligote-lui bien les mains et les pieds ! H�h�, on tient d�j� la JulietteManque plus que son Rom�o pour que la f�te soit compl�te ! �

G�d�on croyait avoir attrap� sa s�ur. Dans le brouillard, il n�avait remarqu� qu�une silhouette f�minine et la grange �tait trop sombre pour qu�il puisse distinguer les traits de sa captive. S�effor�ant de garder son calme � tout prix, Praline se mit � r�fl�chir � toute vitesse : � Je dois leur laisser croire que je suis Gwendoline et que leur plan est en bonne voie� Maintenant je dois trouver un moyen d�avertir mon fr�re.� H�las, elle n�en e�t pas le temps car d�j� elle entendait Phoebus approcher en sifflant un air joyeux. Praline essaya de se lever mais ses liens �taient trop serr�s. Elle entendit la porte de la grange s�ouvrir et aper�ut � contre-jour la haute silhouette de son fr�re. Un horrible craquement suivi d�une lourde chute d�chira le silence. Son fr�re ne sifflait plus� � Non ! Pas son fr�re ch�ri ! �

- � C�est bon ! � claironna G�d�on � il a son compte ! Je l�ai sonn� pour un moment ! Faut dire que j�y ai mis tout mon c�ur, le manche de la pioche s�est bris� en deux morceaux sur son cr�ne� �

- � Bien fait pour lui ! Je ne vais pas pleurer ! � r�pondit Mortimer en laissant fuser son rire de hy�ne hyst�rique.

- � Allez viens m�aider � le ligoter fermement et � le porter sur son berceau de bombes !! �

Alors qu�ils �taient tous les deux pench�s sur le corps inanim� de Phoebus, le c�ur de Praline battait la chamade. C�est alors qu�elle vit la porte de la grange s�entreb�iller et comprit que c��tait son amie qui venait � son rendez-vous. Elle se mit � hurler de toutes ses forces :

- � Dolly, sauve-toi, c�est un pi�ge ! Ton fr�re et Mortimer sont l� ! Ils ont assomm� Phoebus et ils ont des bombes ! Fuis !! �

La r�action des deux voyous ne se fit gu�re attendre. Praline re�ut une gifle monumentale de la part de Mortimer et G�d�on se pr�cipita vers la porte pour attraper sa s�ur. Mais celle-ci, rapide comme l��clair, avait d�j� disparu gr�ce au brouillard encore plus �pais � pr�sent. Elle courut jusqu�� perdre haleine et ouvrit la porte de la maison avec fracas tout en ameutant la famille Pochetrouhais :

- � Au secours ! Vite ! C�est affreux� � Elle avait du mal � parler mais elle avait empoign� Philibert par le bras et le tirait de toutes ses forces pour qu�il se l�ve. Celui-ci, compl�tement abasourdi, essayait de comprendre ce qui mettait la jeune fille dans cet �tat l�.

- � Hol�, calme-toi et explique-moi ce qu�il se passe ! �

- � Phoebus, Praline, Mortimer et mon fr�re� ils sont� tous les quatre dans la grange � hoqueta-t-elle.

P�tunia poussa un cri d�angoisse tandis que son �poux et Jean fon�aient en direction de la grange.

Dans le prochain �pisode : G�d�on devient compl�tement fou !