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Le 09/09/2011 à 08:23:25
Il était une fois @ par redac
Les aventures extraordinaires de Nounouille

ONZIEME VOYAGE

 

 

Hello chers amis ! De l’eau a coulé sous les ponts depuis notre dernière aventure, mais que voulez-vous, Nounouille et moi-même avons eu bien du mal à nous remettre de nos respectifs coups de foudre…

Nous étions déjà à la mi-juillet et notre humeur était bien morose, calquée d’ailleurs sur ce drôle de mois de juillet et sa météo pourrie. Personne au forum pour papoter, on entendait les mouches voler chez Julot et la lumière verte de ma messagerie clignotait si peu… Je regardais Nounouille qui, tout en mâchonnant tristement sa botte d’herbe, poussait de gros soupirs à fendre l’âme. Il fallait réagir !

- Cocotte, ça te dirait une petite promenade dans notre machine ?

- Je sais pas trop ma Brijou. Si c’est pour avoir encore une fois le cœur brisé…

- Taratata ! Où sont donc passées ta curiosité et ta témérité ? Il faut tourner la page. Tu es encore belle et jeune, tu retrouveras l’amour. Et puis, on se caille ici, on a besoin de faire le plein de soleil et de chaleur. Rien de tel pour chasser les idées noires ! Je te promets un beau voyage.

Chasser le naturel, il revient au galop et c’est ainsi que j’ai retrouvé ma Nounouille pleine d’ardeur avec son petit sac de plage garni de crème à bronzer et d’un ravissant deux pièces.

- Euh…j’ai parlé de soleil et de chaleur mais non de St Tropez ou d’Ibiza ma fille ! Très peu pour moi la faune de la jet-set !

Après quelques mises au point et préparatifs d’usage, nous voici enfin parties. Adieu pluie et frimas. Broum Broum Broum, wizzz, wizzz, wizzz, sboing sboing sboing.

- Terminus, tout le monde descend. Ma Nounouille, j’ai le grand plaisir de t’annoncer que nous sommes en Tanzanie en plein cœur de la savane, plus précisément dans la plaine du Serengeti.

 - Ne me dis pas que nous sommes venues faire un safari en Afrique ? J’ai eu ma dose de massacres lors de notre séjour en Amérique chez les bisons…

 - Dis-donc, tu me prends pour un barbare ? J’ai horreur des trophées de chasse et de ces imbéciles de chasseurs qui posaient devant le photographe en prenant un air triomphal, le pied posé sur la dépouille d’un pauvre éléphant ou d’un lion. Par leur faute, beaucoup d’espèces sont en voie d’extinction.

- Hé bé ma Brijou, quand tu as quelqu’un dans le collimateur, tu ne mâches pas tes mots… Bon alors, nous sommes venues faire quoi par ici, à part nous réchauffer ?

- Ma belle, je suis venue te présenter tes cousins d’Afrique. C’est sur ce continent que vit la plus grande population d’animaux à l’état sauvage et, parmi eux, un grand nombre d’herbivores et de ruminants. Montons sur cette butte pour avoir une vue d’ensemble et bénéficier de l’ombre de ce grand acacia.

Le spectacle est grandiose ! Des animaux à perte de vue !

- Regarde ma Nounouille, une famille d’éléphants. C’est le plus gros herbivore terrestre. Il mange en moyenne entre 150 et 200 kilos de fourrage et boit jusqu’à 140 litres d’eau par jour.                            

 - Hihi heureusement que tu ne joues pas à Elephantland, tu te ruinerais en paille et en eau ! Tiens et cette grande perche avec de belles taches, qu’est-ce que c’est ?

- Une girafe ! Elle peut mesurer jusqu’à 5,50 mètres de haut. C’est un ruminant. Pratique son grand cou pour voir arriver le danger de loin ! Oh regarde ce spectacle ! Tu vois toutes ces belles bêtes gracieuses et qui courent tout en faisant des bonds impressionnants ? Ce sont des antilopes. C’est un grand groupe de ruminants dont font partie les impalas, les gazelles, les koudous, les springboks, les oryx. Elles sont toutes de taille différente et se distinguent aussi par leurs cornes à l’aspect très varié et esthétique. Ces dernières peuvent être droites comme des épées, d’autres torsadées, d’autres évoquent la forme d’une lyre. Ces très élégants herbivores sont les proies préférées des grands fauves. Plus loin, encore des antilopes, même si leur apparence est moins attirante. Ce sont des gnous. Lors de la saison sèche, ils partent à la recherche de nourriture et d’eau. Leur grande migration est terriblement impressionnante car elle peut facilement atteindre les deux millions de têtes ! Autant te dire qu’il ne fait pas bon être sur leur chemin à ce moment-là et que ça bouchonne très fort à la traversée des rivières !! Sans parler des crocodiles qui les guettent au passage…

- Meuh ! Un peu comme aux péages d’autoroute quand les Parisiens descendent dans le midi ! Dis ma Brijou, ils sont rigolos ces petits chevaux rayés ! Ils ont tous été zonzonnés ?

- Ce sont des zèbres. Toi aussi, tu voudrais porter des rayures ?

- Non les rayures, ça me grossit un peu… Houla, c’est quoi ce monstre mal fichu qui porte ses cornes sur le nez ?  On dirait un cuirassé.

- Sûr que c’est un costaud et pas très commode avec ça ! Je te présente le rhinocéros, Mais tu sais, il a des raisons d’être furieux. Tous les siens ont été quasiment décimés par l’homme pour vendre leurs cornes à prix d’or, lesdites cornes ayant soi-disant des vertus aphrodisiaques alors qu’il n’y a pas une once de vérité dans cette croyance superstitieuse. Flute, c’est quoi toute cette poussière ? Et la terre tremble dirait-on… Ciel, Nounouille, ne bouge surtout pas et reste collée à l’arbre. Moi je monte me réfugier sur une branche.

Quelques longues minutes plus tard, le nuage de poussière à peu près dispersé, je me laisse glisser sur le sol et passant un bras rassurant autour du cou de ma vache, je lui explique que nous venions de voir défiler un troupeau de buffles, animaux réputés irascibles et dangereux. Ils n’hésitent pas à tuer des lions et des hommes. D’ailleurs, je me demande si leur charge n’était pas destinée à faire fuir des lions qui rôdaient un peu trop près. Si ça se trouve, leur mauvais caractère nous a sauvé la vie…

- Hihi, ma Nounouille, tu as sursauté en entendant le mot « lion » Allez, ils sont déjà loin. Hihi

- Brijou tu te moques de moi ? Je ne suis pas équipée pour la course comme toutes ces gazelles ou ces buffles aux allures de bulldozer. Et puis arrête de ricaner ! C’est agaçant à la fin.

- Ce n’est pas moi qui ricane ma fille mais des hyènes. Des HYENES ? Là je ne rigole plus du tout. Suis-moi, nous devons nous éloigner le plus loin possible.

Heureusement, ces féroces charognards ont du trouver une carcasse à dévorer. Je m’aperçois que notre fuite nous a conduites près d’un petit point d’eau et là, charmante surprise, nous rencontrons un groupe de Massaïs, ces grands et beaux bergers nomades, tout vêtus de rouge et armés d’une longue sagaie. Ils surveillent leur troupeau de zébus venus s’abreuver. J’explique à Nounouille que la bosse de graisse qu’ils possèdent à la base du cou leur sert de réserve « en période de vache maigre ». Ce bétail est la seule source de protéine des Massaïs. En effet, ils prélèvent un peu de sang au niveau de l’artère du cou et le mélangent avec du lait pour le boire ensuite.  (Personnellement, je préfère le lait-fraise de chez Julot !) Soudain je vois ma Nounouille complètement hilare. Intriguée, je lui en demande la raison.

 - C’est ce gros zébu qui m’a raconté une blague. Que dit un zébu quand il a fini de se désaltérer ? Quand z’ai bu, z’ai plus soif !

- Très spirituel, vraiment !! Bon que fait-on maintenant ? Il fait vraiment chaud ici. Je siroterai bien une menthe à l’eau avec des glaçons. AAAAIIIIIIAIIIOOOO ! Allons bon, c’est quoi encore ce cri ? Je ne reconnais pas l’animal… mais qui c’est ce type ? Il a failli me percer les tympans…

- Moi Tarzan, toi Jane ! Moi chercher Cheeta.

- Non non : moi Brijou et moi pas aimer les ringards en string léopard ! Tu t’es égaré : toi retourner dans ta jungle et moi rentrer à Vacheland avec Nounouille.

De retour à la ferme, Nounouille me fait remarquer que nous n’avons pas ramené de souvenirs.  

- Ben moi j’ai ramené un coup de soleil et toi ma zolie, une blague rigolote pour tes copines ! Et puis avoue que c’est magique quand même l’Afrique.

 

A KUNA MATATA

 

Brijounette

 



Le 15/04/2011 à 08:01:52
Il était une fois @ par redac
Les aventures extraordinaires de Nounouille

DIXIEME VOYAGE

 

 

Notre chère machine à voyager dans le temps avait tout de même bien souffert lors de notre dernière escapade dans l’espace (escapade, dois-je vous le rappeler, due à la folie passagère de Nounouille). Après une révision complète, remplacement de nombreux boulons et joints d’étanchéité, la voici à nouveau opérationnelle.

 

Partir d’accord, mais vers où et à quelle époque ? J’ai fait appel à mes souvenirs d’enfance. Un vieux rêve inassouvi m’est revenu en mémoire. C’est décidé !

- Nounouille, prépare-toi, nous partons pour le Far-West !

-  Hein ? Le Phare Ouest ? Ben… y a quoi à voir à cet endroit ? Des mouettes ?

- Bon OK, mon accent n’est pas terrible. Si tu préfères, nous allons visiter les grandes plaines américaines et rencontrer tes cousins les bisons.

 

Prudence étant mère de sûreté, je prends les commandes. Broum Broum Broum, wizzz, wizzz, wizzz, sboing sboing sboing ! Ah nous voici arrivées à destination. A nous l’aventure ma belle Nounouille !

Aussitôt sorties de notre engin, nous restons un moment admiratives devant ces grandes plaines qui s’étendent à perte de vue. Mais des meuglements provenant de derrière la petite colline nous tirent de notre contemplation et, poussées par la curiosité, nous gravissons la petite pente pour découvrir un spectacle grandiose. Là, paissent en toute tranquillité un troupeau de bisons. Ils sont très nombreux, trop pour que je puisse les compter un par un mais à vue d’œil, je dirai qu’ils sont au moins mille (mâles, femelles et petits confondus). Je m’assois dans l’herbe pour les contempler à loisir sans les déranger et aussi, je l’avoue, par peur d’être piétinée… Nounouille, quand à elle, file doit devant et fait une entrée triomphale au beau milieu du troupeau. Et là, mes amis, j’assiste à la plus belle scène d’amour de ma vie d’éleveuse ! Je vois les bisons s’écarter pour laisser passer un mâle, que dis-je le mâle dans toute sa splendeur !! Couvert de longs poils bruns foncés, affichant 2 mètres de hauteur au garrot, 3,60 mètres en longueur et dépassant la tonne, il arbore fièrement deux cornes courtes et incurvées sur une tête énorme et des épaules d’athlète. Il s’avance lentement vers Nounouille. Celle-ci, complètement subjuguée par cette beauté sauvage, ne bouge plus. Ca, mes amis, c’est un coup de foudre ! Lorsque le bison est arrivé à sa hauteur, il a soufflé bruyamment de ses naseaux et j’ai vu ma Nounouille partir avec lui. Bon ben euh…vous m’enverrez un faire-part ? Et moi, je fais quoi pendant ce temps ? Heureusement, j’ai toujours un petit bouquin dans mes poches. Deux heures plus tard, je vois ma vache qui revient, toujours en charmante compagnie. Ils se dirigent tous les deux vers moi.

- Brijou je te présente le chef de ce troupeau. Il m’a invitée à…

Fchiiit, fchiiit ! Aïe, ça se gâte ! Une volée de flèches s’abat sur le troupeau, bientôt suivie par une cavalcade et des cris à vous glacer le sang. Le bison fait volte-face pour rejoindre son troupeau et le protéger de son mieux. Je retiens à grand peine ma Nounouille, folle d’angoisse.

- C’est trop dangereux ma belle ! Reste avec moi…

- Mais que se passe-t-il ? Brijou, qui sont ces hommes qui portent des plumes sur la tête ?

- Ce sont des guerriers d’une tribu amérindienne. Ils chassent le bison régulièrement car c’est leur principale ressource. Ils mangent sa viande, récupèrent sa peau pour en faire des couvertures, des vêtements et recouvrir leurs tipis. Ils utilisent aussi les boyaux et les tendons pour confectionner leurs arcs. Les cornes, les os sont également récupérés. L’Indien ne gaspille rien et vénère le bison pour tout ce qu’il apporte à son peuple. Le bison n’a que trois prédateurs : le loup, le puma et l’homme.

En bas de la colline, la poussière s’étant un peu dissipée, nous constatons qu’une dizaine de bisons ont été abattus par les flèches. Le restant du troupeau a fui au loin. Nounouille est rassurée : son bel amoureux ne fait pas partie des victimes mais elle ne le reverra sans doute jamais… Il en est souvent ainsi des amours de vacances, lui dis-je pour la consoler.

 

Nous nous apprêtions à retourner vers notre véhicule quand je m’aperçus avec grande inquiétude que nous étions cernées par des Indiens ! Euh… c’était prévu ça dans le scénario ? Bref, nous voici, contraintes et forcées, conduites jusqu’au village de la tribu. Entourées par les squaws (l’une d’entre elles d’ailleurs me fait beaucoup penser à une petite éleveuse de VL), les papooses et les autres guerriers, nous n’en menons pas large. Puis le cercle s’écarte pour laisser le passage à un magnifique guerrier Sioux. Ses muscles impressionnants, ses peintures sur son visage au regard impérieux, son torse décoré d’un pectoral fait d’os et de turquoises et sa somptueuse coiffe de plumes d’aigle lui donnent fière allure. Soudain, je comprends mieux ce que Nounouille a ressenti  quelques heures plus tôt… et me voici à mon tour en train de suivre ce parfait inconnu dans son tipi. Nous faisons connaissance et j’apprends qu’il se nomme Sittingbull !! Ce grand chef indien est une légende dans l’histoire et il a quand même mis une belle raclée au Général Custer lors de la bataille de Little Big Horn.

Nous assistons ensuite à une danse rituelle des chasseurs qui remercient la Mère nature pour ses dons. Puis, je partage leur banquet. Quel sens merveilleux de l’hospitalité ! Ils sont tous très intrigués par Nounouille. Sûr qu’ils n’ont jamais vu de Primholstein dans leurs vastes prairies ! L’un d’entre eux sculpte même un petit totem à son effigie et le plante au pied du grand totem représentant une tête de bison. Les bras chargés de présents, je quitte avec regret ces nouveaux amis. Me sentant bien nostalgique, Nounouille me murmure :

- Hé ma Brijou, tu l’as dit toi-même : les amours de vacances ne durent jamais très longtemps.

 

Adieu les bisons, adieu les farouches Indiens. Votre destin est hélas bien tragique. Les uns comme les autres, vous avez été massacrés par les Blancs lors de la conquête de l’Ouest et la construction du chemin de fer. Le nombre des bisons est passé de 70 millions à 300 000 ! L’espèce est maintenant protégée et vit principalement dans des réserves. Les tribus amérindiennes ont connu un sort similaire. Ce n’est certes pas l’épisode le plus glorieux de l’histoire américaine…

 

De retour dans notre ferme, nous avons déballé nos petits cadeaux : une jolie paire de mocassins et des boucles d’oreilles en turquoise pour moi, un joli collier d’os et de turquoises pour Nounouille. Mais les souvenirs les plus précieux à nos yeux sont pour ma part une plume d’aigle et une touffe de poils de bison pour Nounouille, avec, gravée au fond du cœur, l’image d’un puissant chef de troupeau et du fier et valeureux Sachem du peuple des Sioux.

 

Hugh, bisous et gros câlins.

 

Brijounette

 



Le 01/04/2011 à 08:00:14
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Les aventures extraordinaires de Nounouille
 

NEUVIEME VOYAGE

 

 

Dimanche matin, après avoir trait Nounouille et sa marmaille, je faisais l’inventaire des provisions avant d’aller au marché. Je marchais un peu « au radar » car nous venions de passer à l’heure d’été. Toujours est-il que, lorsque ma vache m’a proposé de partir faire un tour dans notre machine, j’ai acquiescé sans trop réfléchir ni vraiment écouter ce qu’elle me racontait. A moitié endormie, je me suis installée dans mon fauteuil tout en laissant Nounouille « bidouiller » les boutons du compteur.

- Réveille-moi quand nous serons arrivées à destination lui ai-je marmonné.

Broum Broum Broum, wizzz, wizzz, wizzz, sboing sboing sboing ! Broum Broum Broum, wizzz, wizzz, wizzz, sboing sboing sboing ! Broum Broum Broum, wizzz, wizzz, wizzz, sboing sboing sboing !

Sortie de ma torpeur, je m’interroge : comment ça ? Trois fois Broum Broum Broum, wizzz, wizzz, wizzz, sboing sboing sboing ? Ce n’est pas normal ça…et le bruit infernal que font les tôles de la machine non plus d’ailleurs… Tout vibre, craque et je me sens complètement écrasée au fond de mon siège. Ciel ! La brinouillemobil a peut être trop servi et j’ai comme l’impression qu’elle va exploser et que nous allons être pulvérisées !! Inquiète, je dirige mon regard vers Nounouille pour voir comment elle réagit face à ces évènements. Je m’attendais à la trouver paniquée mais non… elle est juste hilare ! Bon sang, la peur la fait dérailler me dis-je. Soudain, j’éprouve un doute affreux et insidieux. Sur un ton plus que suspicieux, je lui demande alors quelle est notre destination. Elle me répond négligemment que nous allons visiter la Voie Lactée car avec un tel nom, les vaches doivent sûrement y pulluler.

Le cri que j’ai alors poussé a du être suffisamment perçant car je vois Nounouille qui me lance un regard affolé.

- Quoi ? C’est un coin dangereux ? Plein de monstres sanguinaires, c’est ça ? Oh, on en a vu d’autres et on s’en est toujours bien sorties, non ?

Une colère noire s’étant emparée de moi, j’explosai !

- Un coin dangereux ? Mais, pauvre inconsciente, tu n’es qu’un danger public ! Tu nous as envoyé dans l’espace ! La Voie Lactée n’est pas le nom d’une route mais celle de notre galaxie. Pas d’oxygène ici pour respirer. Nous n’avons aucun équipement digne de ce nom. Notre engin risque de ne pas résister à la pression et si nous ne sommes pas mortes avant, je ne suis même pas sûre que nous puissions regagner la Terre. Ah la la ! Ca m’apprendra à être dans la lune moi…

- En parlant de lune, m’interrompt Nounouille, jette un coup d’œil par le hublot. Je l’ai tellement contemplé les nuits d’été quand je reste brouter dans les champs. Quel bonheur de la contempler de si près ! J’ai bien envie d’aller m’y dégourdir les pattes.

- Non, mais je rêve ! Tu ne m’as pas écoutée ? Il n’y a pas d’air sur la lune !

- Détends-toi un peu Brijou ! C’est bon, je ne vais pas sortir. Pourtant, j’avais à l’esprit une petite phrase qui aurait pu devenir historique. Du style c’est un petit pas pour Nounouille mais un grand pas pour Vacheland… C’est tellement beau que j’en pleurerai.

- Oh moi, c’est ton insouciance qui me donne envie de pleurer. Tu ne te rends pas compte de la sit…

- Dis, qu’elle est belle cette planète ! Tu connais son nom ?

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je lui réponds qu’il s’agit sans doute de Vénus, appelée aussi l’Etoile du Berger, car elle brille longtemps dans le ciel et a été longtemps un repère pour les gardiens de troupeaux.

- Mouais me dit-elle. Moi je préfère la nommer l’Etoile du Vacher. Sinon, il y autre chose ayant un rapport avec moi par ici ?

- Oui bien sûr, il y a la constellation du Taureau qui, avec les onze autres constellations, fait partie du Zodiaque qui inspire tant d’astrologues pour écrire leur horoscope. Depuis l’antiquité, les hommes ont toujours été fascinés par le monde des étoiles et essaient d’en interpréter tous les signes pour prédire l’avenir ou organiser leurs vies. Tiens regarde cette énorme planète rouge. Il s’agit de Mars. On pense qu’il y a eu de l’eau sur cette planète. Elle est devenue mythique dans la littérature et le cinéma car certains ont avancé l’hypothèse qu’elle serait habitée par des petits hommes verts.

- Des petits hommes verts ? Des écolos ici ?

- Non, de drôles de personnages avec plusieurs yeux, des tentacules, enfin tout ce que peut imaginer un cerveau humain !

- Bof, elle ne me plaît pas ta planète Mars… On repart ?

- Ah voici la Grande Ourse et à côté la Petite Ourse, la troisième plus grande constellation du ciel. On la nomme aussi la Grande Casserole ou le Grand Chariot.

- Pff… Elle aurait eu plus de panache si elle s’appelait la Grande Vache !

- En parlant de panache, je vois de la fumée blanche qui s’échappe du moteur. Alors direction la ferme illico presto !!

Par je ne sais quel miracle, nous sommes revenues à bon port sans trop de casse !

- Ah que c’est bon de retrouver le plancher des vaches me suis-je écriée en m’étirant de plaisir et en inspirant une bonne goulée d’air campagnard.

- Quel dommage, me fait remarquer Nounouille sur un ton déçu. Nous n’avons ramené aucun souvenir de notre expédition.

- Ben si quand même, Nous nous sommes ramenées nous et c’est déjà pas mal !! Et puis, qui sait ? Il parait que, parfois, certains parasites de l’espace, appelés Aliens, prennent possession de ton corps pour te dévorer de l’intérieur. Tu n’as pas une sensation bizarre au creux de l’estomac ?

La pauvre Nounouille, livide, s’est tâtée de tout côté. D’accord, c’est mesquin me direz-vous, mais c’est ma petite vengeance pour le vilain tour qu’elle m’a joué !!

Moi, le dimanche matin, faut pas m’embêter, c’est tout ! Nananère…

 

J’ai fini par la rassurer et lui dire que sa voie lactée (son pis) était prête à exploser si je ne la trayais pas à l’instant. Mais je l’ai quand même surpris à jeter un coup d’œil inquiet pour vérifier que c’était bien du lait qui arrivait dans le seau et non pas je ne sais quel monstre épouvantable.

 

En tout cas, je pressens qu’elle va épater ses copines pendant les prochaines nuits d’été.

 

Et moi, je retourne dormir ! Gros bisous et gros câlins.

 

Brijounette



Le 18/03/2011 à 07:59:36
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Les aventures extraordinaires de Nounouille

HUITIEME VOYAGE

 

 

Meuh meuh les amis ! Aujourd’hui,, c’est moi, Nounouille, qui vient vous narrer notre dernier voyage. En effet, ma Brijou ne s’est pas encore tout à fait remise de ses émotions… Mais commençons par le commencement…

Lundi matin, 8h30 environ, la porte de l’étable s’ouvre avec fracas. Habituellement, j’ai droit à un joyeux « Bonjour ma Nounouille ». Un peu déroutée, je dévisage mon éleveuse préférée et j’ai beaucoup de mal à la reconnaître : pas de sourire aux lèvres, les sourcils froncés et un regard furibond.  Voulant détendre un peu l’atmosphère avant qu’elle ne se mette à me traire (ben oui, quoi, j’ai les mamelles délicates, moi !), je lui demande si elle a des problèmes de digestion. Me lançant un regard noir, elle me rétorque que, en effet, il y a beaucoup de choses qu’elle ne digère pas !! Et là, elle me fait l’inventaire de tous ses griefs : toiture qui fuit, essieu de la remorque à changer, taxe sur l’environnement, augmentation du prix des carburants et des soins vétérinaires, pénurie de paille… et j’en passe car je crois bien que je n’ai pas tout retenu ! J’essaie de la calmer en lui disant que c’est juste un mauvais jour et que demain, ça ira mieux. Peine perdue, elle se précipite dans notre machine tout en marmonnant qu’elle va tout faire exploser. Houlà, mais c’est qu’elle va me faire une grosse bêtise, je sens…  J’ai à peine le temps de m’engouffrer dans la navette qu’elle met déjà les pleins gaz ! Le transport se déroule dans une atmosphère très pesante, Brijounette ne daignant pas desserrer les dents. Aussi, je suis plutôt soulagée quand j’entends le signal d’atterrissage Broum Broum Broum, wizzz, wizzz, wizzz, sboing sboing sboing.

Après un rapide coup d’œil à l’extérieur et ne voyant aucun signe de danger immédiat, je descends et me met à trottiner derrière Brijou qui est partie sans m’attendre. Nous nous trouvons dans une allée forestière très ombragée et bien agréable. J’hume avec délice les effluves des différentes essences qui nous entourent. Le chemin débouche sur une très jolie ferme. J’aperçois des canards qui barbotent dans un étang, des oies qui se dandinent et font grand tapage à notre arrivée. Soudain, un groupe de jeunes dames nous entourent en poussant des cris de ravissement. L’une d’entre elle glisse sa jolie menotte sous mon collier et m’entraîne jusque dans la cour de la ferme. Là, je découvre un tableau tout à fait charmant : une très jolie bergère donne le biberon à un mignon petit agneau blotti dans le creux de ses bras. Ses compagnes esquissent une légère révérence et m’amènent jusqu’à elle. « Majesté, regardez la très belle vache que nous avons trouvée au bout du chemin.» Après avoir délicatement posé l’agneau dans un petit panier, la bergère se lève et vient m’admirer. Elle me caresse longuement et finit par déclarer : « Je n’ai jamais vu une aussi belle laitière dans la contrée ! Je vais l’adopter et ferai boire son lait au dauphin. » Du lait ? A un dauphin ? Quelle idée bizarre… Je crois bien que cet animal préfère le poisson et d’ailleurs je n’imagine pas du tout un dauphin dans un étang. Ces personnes ont certes l’air très gentilles mais un peu dérangées si vous voulez mon avis. Mais bon, j’ai appris lors de mes précédents voyages qu’il vaut mieux rester courtois avec les gens que nous rencontrons. Je garde donc mes réflexions pour moi et me laisse traire d’autant plus volontiers que Brijou m’a complètement oubliée ce matin ! (bonjour la mammite !). D’ailleurs, où est-elle passée celle-là ? Elle s’est éclipsée dès que nous avons rencontré les autres filles. La belle bergère est émerveillée par tout mon bon lait crémeux et décide de me donner le nom de Louisette 1ère et de m’élever au rang de vache princière ! Un peu confuse par toutes ces attentions mais somme toute assez flattée, je me laisse bichonner et dorloter quand soudain, je vois Brijou débouler dans la cour de la ferme en applaudissant bruyamment et déclarer ironiquement : « je constate que Sa Majesté Nounouille n’a pas mis très longtemps à m’oublier et qu’elle préfère se vautrer dans le luxe plutôt que de nourrir les enfants du peuple affamé ! » Mes nouvelles amies chuchotent entre elles, intriguées par la tenue vestimentaire de Brijou (une salopette rouge) et, tout en pouffant de rire, murmurent que c’est une « sans-culottes » A ces mots, ma Vachelandaise devient aussi rouge que ladite salopette, m’empoigne fermement par le collier et me tire sans ménagement hors de la ferme en fulminant que « rira bien qui rira le dernier »

Je proteste devant son attitude grossière et lui fait remarquer que toutes ces fermières étaient bien aimables et fort bien élevées. « Des fermières ? Haha, laisse-moi rire ma pauvre Nounouille !! Tu viens de faire la connaissance de Marie-Antoinette, reine de France, de sa meilleure amie, la princesse de Lamballe et de toute sa bande de parasites de marquises et de comtesses » Là, je dois dire que cela m’a laissée perplexe. J’allais demander plus d’explications quand j’entendis une immense clameur qui provenait d’une foule imposante. Ils agitaient des fourches et des faux. Sans doute, allaient-ils moissonner les champs. J’étais trop loin d’eux pour saisir clairement ce qu’ils criaient mais j’ai cru comprendre qu’ils réclamaient une pastille. Pourtant, ils ne semblaient pas souffrir d’un mal de gorge !!

Sans doute, une coutume locale… Brusquement, sous mes yeux effarés, j’ai vu Brijou qui les rejoignait en hurlant à son tour : « A la Bastille ! A bas la zonzon ! » Mais quelle mouche l’a piquée aujourd’hui ?

Plus tard, nous voici déambulant dans Paris. La foule chantait de plus en plus fort. Au milieu de ce brouhaha, j’ai vaguement compris les paroles « il n’y a plus de gniole, on voit le fond, on voit le fond, il n’y a plus de gniole, on voit le fond du canon » J’ai supposé qu’ils répétaient une chanson pour faire une surprise à Pelotdelaine. Ensuite, ma Brijou, grimpée sur une estrade, s’est mise à chanter : « Ah ça ira, ça ira, les burocrates à la lanterne, ah ça ira, ça ira, les burocrates, on les pendra ! » En voilà de drôles de manières… J’ai essayé en vain de la faire descendre. Et puis, quelqu’un lui a demandé son nom et elle a répondu fièrement : « Je suis Brijounette de Vacheland ! » Mauvaise idée apparemment, car ils se sont tous mis en colère en la traitant de « ci-devant » et qu’avec un nom pareil, elle devait sûrement être copine avec « l’autre chienne » Une chienne ?? Ben c’est pas un crime que d’avoir une chienne pour amie !!! (Bon depuis, je me suis renseignée : en fait, ils faisaient allusion à l’Autrichienne, la jolie Marie-Antoinette). Bref, les voilà qui s’emparent de ma Brijou et la jettent sans ménagement dans une charrette tirée par deux énormes bœufs. Je leur demande où ils comptent se diriger. L’un d’eux, d’un air las et écœuré, m’explique qu’ils conduisent à l’échafaud tous les prisonniers condamnés à mort. Les hommes ont installé là-bas une machine diabolique, la guillotine qu’ils l’appellent et ils décapitent les ennemis du peuple à une cadence infernale. « Pire qu’un abattoir » me confient-ils.

Condamnés à mort ? Décapités ? Ah mais non alors !! Même si ma Brijou a parfois une vraie tête de mule, j’aimerai bien qu’elle la conserve !! Mais comment la sauver au milieu de tous ces enragés ?? Ah ben oui, là voilà mon idée de génie !! Je me mets à baver abondamment et à mordre les postérieurs à ma portée, avec quelques coups de cornes et de sabots en prime pour faire bonne mesure. Mes victimes s’écrient alors « Au secours, Une vache enragée ! » Je meugle à Brijou de sauter bien vite sur moi en fonçant sur la foule qui s’écarte promptement du danger. Tel un TGV, (non cela ne veut pas dire Très Grosse Vache !!) je quitte Paris à toute allure pour rejoindre notre Brinouillemobil. En chemin, je croise une charrette transportant ma pauvre Marie-Antoinette vers le lieu de son supplice. Hélas, je n’ai pas pu la sauver…

Nous voici de retour chez nous. Brijou s’est bien calmée. La révolution ? Au départ, l’idée était plutôt bonne mais les folies meurtrières ont fini par gâcher la fête ! Et ce ne sont pas les évènements actuels qui me contrediront…

Cependant, quand je contemple, songeuse, la cocarde tricolore que les révolutionnaires avaient accrochée à ma corne gauche et une pierre, vestige de la Bastille, je repense à cette jolie reine qui déjà, à son époque, jouait à Vacheland.

 

A bientôt citoyens vachelandais ! Grosses léchouilles et gros câlins.

 

Nounouille